Il y a 30 ans, une vague d’OVNI avait créé l’émoi dans notre pays. Des centaines de témoins se sont manifestés en région wallonne et à Bruxelles. A tel point qu’en mars 1990 l’armée a envoyé deux chasseurs F16 en repérage. Dans les radars, l’OVNI a réussi à échapper aux pilotes.
30 mars 1990, il est 23 heures à Ramillies lorsqu’un nouvel OVNI apparait. Une heure plus tard, il est repéré Boulevard Lemonnier à Bruxelles. "J’ai vu non seulement deux phares devant mais un phare également à l’arrière", témoigne à l’époque Marcel Alfarano, un vidéaste amateur.
A 00h36, deux chasseurs F16 survolent la zone guidée par les gendarmes au sol. La cible est verrouillée puis disparait des radars."C’est un comportement tout à fait anormal, donc à des vitesses qui dépassent les vitesses actuelles des avions", indique Wilfried de Brouwer, chef d’Etat-Major adjoint de la force aérienne belge.
Deux semaines plus tard, des centaines d’appels décrivent à nouveau un objet volant non-identifié dans le ciel. "On aurait dit une boule de feu, cela s’est allumé", raconte un témoin.
La Défense affrète un nouvel avion depuis l’aéroport de Bierset. Mais ces OVNIS restent introuvables et la psychose s’installe. "Il a pu se produire éventuellement un phénomène que les
radars de la force aérienne n’ont pas pu enregistrer ?", demande une journaliste à Wilfried de Brouwer. "En effet, c’est vrai", répond le chef d’Etat-Major Adjoint de la force
aérienne belge.
Deux F16 toujours en alerte 24h/24
Aujourd’hui encore, 24h sur 24, 7 jours sur 7, deux F16 peuvent intervenir à la moindre alerte dans les 15 minutes. Les pilotes ne connaissent la nature de leurs missions qu’aux commandes de l’appareil. "Cela fait partie du système de défense de l’OTAN, donc il y a tout un maillage, un réseau de radars qui surveillent tous les avions qui sont en vol", explique Philippe Goffin, colonel et commandant de la base aérienne de Florennes.
Ils sécurisent l’espace aérien belge, néerlandais et luxembourgeois et peuvent détruire leur cible en dernier recours. Ces F16 sont armés de deux types de missiles. "Les missiles infrarouges qui se guident sur une source de chaleur et des missiles par guidage radar", indique le commandant.
A 26 mètres sous terre, l’alerte est lancée depuis le bunker du Centre de contrôle et de Reporting de la force aérienne, le CRC. "C’est probablement un OVNI", annonce un militaire
en anglais dans un micro. Cette simulation forme les contrôleurs, alertés en temps normal par la police. "Si la police vient sur place c’est que cela témoigne de la véracité des dires de la
personne qui a vu et qu’on arrive à le voir sur nos radars. A ce moment-là, on va demander l’autorisation pour faire décoller deux avions de chasse", explique Thibaut Wislez, premier sergent
major contrôleur.
"Une centaine de témoignages sur une soirée, ce n’était pas inhabituel"
Le "Battle Management" coordonne l’espace civil et militaire. Les ordres sont précis et le contact permanent avec les contrôleurs aériens. "Pour la qualification des gens, on doit organiser des exercices et on le fait pour que les gens gardent leurs gestes et leur automatisme", souligne Ann D’hondt, colonel et commandant du Control & Reporting Center.
Alors jeune contrôleur de la surveillance aérienne, l’adjudant Pollart ne peut oublier ces soirées folles de 1989 à 1990. "Parfois même une centaine de témoignages. Sur une soirée, ce n’était pas inhabituel", se souvient Stéphane Pollart, adjudant et responsable management à la surveillance aérienne.
Depuis près de 30 ans, les lumières se sont éteintes mais le phénomène est toujours pris au sérieux par la force aérienne. Dans les airs, nos pilotes de F16 continuent de s’entraîner à raison de 10 500 heures de vol par an.
Source : RTLinfo ©
Mathieu Langer et Julien Raway
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